Le projet de 40 logements est lauréat de l’initiative franco-britannique pour l’innovation dans le Logement, organisée par le ministère de la culture et CABE en 2005.
Traitant du rapport environnemental du logement sur le plan programmatique, social et énergétique, il renvoie à deux images fortes du paysage de Sénart: celles de la ferme et de la forêt. Sous un aspect unitaire, le projet rassemble cinq corps de bâtiments fédérés autour d’une grande cour collective.
La figure urbaine du projet est déterminée par la volonté de créer un espace collectif capable de stimuler la dynamique collective à l’échelle du projet et à celle du quartier. La construction à la périphérie du site libère un grand espace central habité par un jardin bordé de larges pontons ou decks distribuant les logements. Cette partie urbaine permet également de qualifier les rues Eugène Varlin et Eugène Pottier ainsi que de créer une limite claire au Green prévu au nord est. Cet espace public est activé par l’implantation en rez de chaussée d’un espace communautaire, la Salle des Résidents, permettant d’accueillir diverses activités sociales et culturelles. Ce dispositif est pensé comme un médiateur tant social que spatial entre espace collectif et espace public.
Les logements sont générés par leur relation à l’extérieur, bordés de terrasses généreuses accessibles depuis les séjours et les chambres. Chaque pièce dispose d’un éclairage et d’une ventilation naturelle. l’intégration dans chaque logement d’une pièce de rangement ainsi que l’ouverture des cuisines sur les salons permet une flexibilité d’usage. La double orientation de chacun des logements permet l’interaction entre l’espace domestique et l’espace collectif et urbain.
La définition de l’espace public, collectif et privé l’entre deux et le travail de l’interface sont les thématiques centrales du projet. Plusieurs dispositifs reprennent ces problématiques: la Salle des Résidents, les pontons ou decks, les façades sur rue, les balcons. Ces espaces intérieurs ou extérieurs sont compris selon les situations comme des seuils, ou des filtres. Ils déclinent différents degrés de l’intime, du privé ou du collectif. Leur rôle est de favoriser l’appropriation des abords du logement et de qualifier l’espace public et collectif.
La matérialité du projet s’articule selon trois thèmes principaux:le sol, le paysage et le temps. Le travail sur de fines différences de niveaux permet de créer des seuils entre les espaces de la rue, du jardin, et des pontons d’accès aux logements. Le niveau de parking semi-enterré détermine la surélévation des rez de chaussée à 75cm du sol. Cette différence de hauteur est reprise par les pontons qui courent le long du bâtiment et encadrent le jardin légèrement abaissé. Le territoire de Melun Sénart est marqué par ses forêts centenaires. L’introduction du bois et de la mousse dans le projet incarne physiquement et métaphoriquement la croissance et le passage du temps. Ils induisent une patine et une irrégularité qui contrastent avec la répétition des logements.
Le bois utilisé est issu du premier étaiement des futaies. Il sert d’étai, de structure secondaire. Dans la même logique, les couleurs sont choisie pour ses faculté à se patiner, à changer de tonalité.
M.O.: Ministère de la Culture / CABE (concours), Groupe Arcade, Antin Residence (ESQ-APD) // Collaborateurs: 6a Ltd, London // BET: Jean-Marc Weill, ADC-C&E (structure); Eric Hutter, INEX (fluides); Didier Moreil, ATEEC (économie) //Mission: Mission de conception (ESQ-APD) // Surface: 3.000 m² // Côut provisionelle: 3 m € net