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"La Shoah par Balles"

Exposition itinérante // Mémorial de la Shoah, Paris, FR // Juin 2007​

‘Entre 1941 et 1944, près d’un million et demi de Juifs d’Ukraine ont été assassinés suite à l’invasion de l’Union soviétique par l’Allemagne nazie. Seule une minorité d’entre eux l’a été après déportation dans les camps d’extermination. L’immense majorité est morte sous les balles des Einsatzgruppen (unités de tueries mobiles à l’Est), d’unités de la Waffen SS, de la police allemande et de collaborateurs est-européens. Depuis 2004, Le père Patrick Desbois et l’association Yahad-In Unum mènent un travail méthodique sur cette partie encore peu connue de la Shoah : identifier et expertiser tous les sites d’exterminations des Juifs perpétrées par les unités mobiles nazies en Ukraine pendant la Seconde Guerre mondiale. L’exposition organisée au Mémorial de la Shoah du 20 juin 2007 au 6 janvier 2008 présente ces recherches toujours en cours, qui, en reconstituant les procédés des assassins, amènent à mieux comprendre comment a été mis en œuvre le génocide des Juifs à l’Est de l’Europe. Il devient enfin possible de préserver et de respecter la sépulture des victimes.’

Présentation de l’exposition par le mémorial de la shoah, Paris

L’exposition s’organise en trois temps présentant d’abord le contexte puis les témoignages et enfin les preuves et la question du souvenir. L’exposition s’articule autour de trois points forts:
– Pour faciliter la lecture d’un contenu dense et complexe plusieurs éléments horizontaux, tables et vitrines sont mis en place. Le visiteur peut donc s’asseoir ou s’appuyer sur le mobilier pour lire ou regarder les documents rassemblés. La proximité du visiteur et des pièces exposées induit une approche plus intime et plus concentrée de l’exposition.
– L’une des charactéristique du génocide en Ukraine est l’absence de trace. Les photographies de Guillaume Ribot présentent un paysage idyllique derrière lequel se cache le passé. Le mobilier de l’exposition réinterprète l’horizontalité des paysages ainsi que l’ensevelissement des preuves.
– Les éléments verticaux reprennent les documents en rapport avec l’interprétation du génocide. Les projections des témoignages et des paysages mais également les explications et la lecture historique des faits s’affichent sur des panneaux ou des écrans verticaux parcourant l’exposition.

Le premier espace est consacré au contexte historique, à la place de la communauté juive dans l‘Ukraine de l‘époque, ainsi qu‘aux évènements qui ont conduit au génocide. Dans cet espace, les photos de Guillaume Ribot permettent de découvrir les paysages du génocide dans leur forme actuelle.

La seconde salle montre les différentes étapes et l’organisation du génocide à travers les preuves: photographie, témoignages filmés et résultats des fouilles (armes et munitions). Les différentes étapes du génocide sont documentées dans les tables et les panneaux, tandis que des modules videos permettent de visionner les témoignages. La relation de dialogue entre le visiteur et les témoins est provoquée par l’échelle et la hauteur des modules: le visiteur est assis face à un écran de taille moyenne qu’il regarde seul. À une extrémité de l’espace une vitrine présente les armes et les douilles découvertes pendant les fouilles.

Dans la dernière salle sont abordées les questions de la mémoire et de la transmission. Les témoignages et souvenirs des survivants et témoins se juxtaposent avec la documentation d’un charnier exhumé durant les fouilles. L’espace est divisé en deux: dans la première partie le charnier de Bursk est documenté. Un panneau vertical sert de paravent séparant la première partie de la seconde, plus sombre, où sont présentées les videos de quatres témoins

Mandataire: Mémorial de la Shoah, Paris // Collaborateurs: Natascha Nisic (Scénographie), Angelique Verbeeck (Scénographie), Takavoir (Graphisme) // Mission: Conception, plans d’éxecution et suivi chantier pour l’architecture d’exposition // Coût: 180.000,00 € // Photographies: © Emmanuel Labard, Takavoir sauf indication contraire

 
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